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Lorsque le milieu est inaccessible, désavantageux, méconnu ou défavorisant, là où il n’y a pas de filet de sécurité, pas de main d’œuvre formée/motivée pour la production, plusieurs inconvénients naturels de l’environnement, des consommateurs qui ne verbalisent pas leurs besoins, c’est là que le bâtisseur trouve son terrain d’action.

Deux types de bâtisseurs

Les bâtisseurs-concepteurs ne doivent pas avoir de remords quant au fait de ne jamais mener à bout leur projet. C’est-à-dire un projet autonome. Car ce n’est tout simplement pas leur rôle. Ils constatent un besoin, ils comprennent les atouts d’un milieu, ils conçoivent le projet, ils testent leurs idées, ils lancent leur organisation, ils sécurisent l’environnement puis ils remettent le « bébé » à d’autres pour garantir son envol en toute autonomie. Alors que vous l’avez nourri jour après jour, il devient productif grâce à l’implication d’un autre.

Laissez-moi vous donner une métaphore. Pour faire grandir en bonne santé mentale, physique et spirituelle un enfant, il lui faut deux personnes, de genre différent. S’il grandit avec un parent uniquement, vous pouvez être sûr qu’il cherchera naturellement un deuxième référent ailleurs. Cela peut-être une personne, mais aussi un groupe ou une passion, un animal de compagnie… etc. C’est pourquoi, alors que vous avez donné naissance à un projet, vous l’avez nourri au sein, vous l’avez sécurisé, vous avez pansé ses premières écorchures de genou… Vous avez reçu les félicitations de votre entourage pour cette naissance, voir pour l’implication donnée seul durant sa/ses première(s) année(s), maintenant il a besoin d’un deuxième référent pour son autonomie: les bâtisseurs-investisseurs.

Les scientifiques par exemple, sont soutenus dans leurs projets de recherche par des entreprises qui investissent sur leurs actions. N’est-ce-pas ? Peuvent-ils avoir un travail, se disant que cela payera les besoins de conception et élaborer simultanément leur concept ? Non. Autre exemple, les artistes. Quelque soit l’art qu’ils exercent, ils doivent être soutenus par une galerie, un agent ou une maison de production. Peut-être ont-ils écris plusieurs chansons, mais sans un autre qui soutient leur talent, vivre de ce dernier leur est compliqué. Vous convenez donc qu’il faut deux parties pour mener un projet à son terme: naissance, croissance, autonomie.

Deuxième métaphore. Quelqu’un achète un terrain pour un projet immobilier. Il mène toutes les études nécessaires sur le milieu. Il conçoit l’architecture du bâtiment. Il définit les coûts, il cible son public, il étudie sa campagne de communication. Mais est-ce lui qui construira le bâtiment ? Non, il n’est pas constructeur. Il a donc besoin de la deuxième personne: la société de construction. C’est elle qui permettra l’aboutissement du projet immobilier. Vous pouvez également considérer que cette deuxième personne peut être la banque dans le cas où le porteur de projet n’a pas de moyens financiers pour construire. Ou encore cela peut-être l’agence immobilière, dans le cas où le bâtiment a été construit. En tout état de cause, il faut donc bien deux parties pour conduire un projet à son autonomie.

Les bâtisseurs sont donc de deux types: les concepteurs et les investisseurs. La mère, le père, dans ce sens ou dans l’autre.

Point de remords

Si vous êtes bâtisseur-concepteur et que vos projets en cours, sont là à vous regarder, ne culpabilisez pas. Comme beaucoup d’entre nous, vous avez travaillé sur plusieurs idées échafaudées point par point: argumentation de faisabilité, calculs de productivité, étude détaillée du milieu de développement (public visé, concurrence, fournisseurs…etc), mais voilà… votre projet est soit sur votre bureau ou dans votre atelier, ou soit dans ses premiers pas sans arriver à prendre une vitesse de marche. Je voudrais vous dire que c’est normal! Ne culpabilisez plus de l’amas de projets entassés dans votre ordinateur. C’est que le moment est venu au deuxième type de bâtisseur de rentrer en scène. Votre projet est maintenant en demande de son deuxième parent.

Le sacrifice

La prospérité est une dimension spirituelle qui demande quelque chose en retour. Il s’agit en quelque sorte d’un sacrifice à faire. Devenir prospère engage la perte de quelque chose ou de quelqu’un. En réalité il est plutôt question d’un échange. Certains aspects de votre vie (position, privilège…), certaines personnes (famille), certaines choses (moyens matériels) sont des freins. Et la prospérité veut les écarter pour prendre leur place. Attention ce n’est pas à vous de les identifier. Elles vous seront ôtées dès lors que vous aurez choisi de mener à bout votre projet. N’en soyez pas affaibli. Prenez ce sacrifice comme une « monnaie d’échange ». Car pour gagner, il faut perdre. L’équation est ainsi faite.

Franchir les obstacles

Très souvent les bâtisseurs enclenchent une action et un obstacle survient. Alors le projet reste parfois en l’état. C’est là que rentre en jeu l’effort important nécessaire au franchissement de l’obstacle. Peut-être doivent-ils acheter un matériel imprévu, peut-être doivent-ils réfléchir à de nouvelles données qui les obligent à tout recommencer, peut-être doivent-ils faire intervenir une tiers personne pour franchir une étape technique, peut-être doivent-ils se déplacer eux-mêmes pour combler un besoin manquant ou encore peut-être doivent-ils reconstituer le capital d’investissement perdu. Quelque soit la nature de cet obstacle, alors que tout paraissait bien organisé, pof… il est arrivé! Maintenant c’est à eux de le franchir. Vous êtes bâtisseur, concepteur ou investisseur, vous souhaitez que vos projets ou vos moyens assurent votre prospérité par l’Afrique et pour l’Afrique. Les obstacles que vous rencontrerez doivent être considérés comme des points à gagner pour l’aboutissement. S’il y a un terrain semé d’embuches c’est bien celui de l’Afrique. Je ne peux vous cacher que vous en baverez, de sorte que vos points gagnés à chaque obstacle franchi vous mèneront directement vers la prospérité. Le manque ou la mauvaise qualité d’outils, la main d’œuvre inefficace et trompeuse, l’éloignement des commodités, la réserve d’argent épuisée ou détournée, l’instabilité des réseaux (électricité, internet), la pauvreté des moyens de conservation causant la perte de la matière première, la difficulté du transport causant la désorganisation, et bien d’autres… ces obstacles sont le lot quotidien en Afrique. Je dis bien, quotidien. Sachez que vous perdrez de l’argent. Oh oui, vous en perdrez, ainsi que du temps. Mais c’est le processus normal, vers votre prospérité par l’Afrique, pour l’Afrique.

Encouragement

Je vous encourage donc à vous dépasser pour franchir chaque obstacle. Un encouragement que je me donne aussi à moi-même afin de mener à terme les actions entreprises. Nous, les bâtisseurs africains, concepteurs et investisseurs, nous ne pouvons ni douter ni stopper. Alors qu’à contrario, c’est ainsi que nous avons été formatés. Car durant ce temps, les envahisseurs agissent et s’étendent. Et comme les consommateurs ne sont pas éduqués dans un schéma de consommation par l’Afrique, pour l’Afrique, ils gagnent donc du terrain. C’est sans relâche que nous devons agir. C’est communément que nous devons bâtir. La longévité de nos entreprises se trouve dans la coopération de chacun. Puisse l’un soutenir l’autre.

Sarauniya Joan

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