Un écolage adapté aux enfants de la diaspora africaine

L’éducation et l’instruction scolaires panafricaines, est-ce possible et comment ?

Des écoles panafricaines, afrocentrées, il y en a de plus en plus…. Ember Charter à Brooklyn, Wawa Aba en Guadeloupe, Ecolojah au Bénin, Kuwa en Belgique, Little Sun People à New-York, African Alternative School au Canada et d’autres…

Qu’est-ce-qu’une école panafricaine ou encore afrocentriste ? Définition d’afrocentricité :

Il s’agit d’une école africaine ayant expressément l’Afrique et la Diaspora africaine pour préoccupation épistémologique fondamentale, et dont les modalités organisationnelles seraient inspirées de pratiques éducationnelles et institutions pédagogiques négro-africaines endogènes. http://www.afrocentricite.com/ecole-africaine-afrocentree/

Mais pourquoi de plus en plus de parents africains, notamment de la diaspora, se tournent vers ces écoles ?

Parce que les parents relèvent un problème comportant plusieurs facettes, dans le système actuel :
1- l’absence de récits historiques des civilisations, peuples et communautés noires,
2- le travestissement de faits, qu’il s’agisse de l’identité de personnages, de pratiques culturelles et scientifiques, de dogmes, de repères géographiques,
3- les repères d’identification dans les supports pédagogiques non adaptés, puisque ne présentant pas l’Homme universel mais l’homme blanc majoritairement.

A ceci, vient se rajouter d’autres problématiques et non des moindres :

• premièrement, le souci d’assurer la pérennité des traditions africaines dans la mondialisation et la technologie,
• deuxièmement, le fait de n’avoir qu’une méthode pédagogique : la sur-intellectualisation, qui implique alors qu’une seule gamme d’outils -le livre et qu’un seul espace de travail -le bâti
• troisièmement, le problème de favoriser l’orientation formative au salariat et non à l’entreprenariat,
• quatrièmement, le danger de présenter les comportements issus de jugement de valeurs tels que la prédation, la destruction, l’exploitation, la division, la profanation, l’assimilation, l’accaparation, la compétition comme modèles de réussite… Une problématique commune à beaucoup de parents d’identités diverses,
• cinquièmement, la question de la sur-consommation.

Réalisons que nous ne sortirons pas de cette situation, si nous ne tenons pas compte de l’ensemble de ces problématiques citées ci-dessus, car il s’agit d’un problème civilisationnel.

La renaissance civilisationnelle

Avec plus de 6.22 millions d’enfants « d’immigrés » africains, la jeunesse africaine de la diaspora est un potentiel économique en devenir, puisqu’à ce jour c’est 60.5 milliards de dollars (2016) qui sont transférés vers l’ensemble du continent africain. Alors si la coalition de l’Afrique et de sa diaspora favorise sa jeunesse et lui apporte une éducation adaptée à ses diversités et son temps, c’est une force culturelle, économique et politique gigantesque qu’elle s’assure pour le relèvement de la civilisation.

Les méthodes pratiquées dans nos écoles

Plusieurs approches pédagogiques sont comparées et discutées. D’abord, celle des enseignants qui considèrent que le cours, les leçons, les devoirs, le par cœur sont la méthode la plus efficace puisqu’elle a construit la société d’aujourd’hui. Puis, il y a celle des éducateurs qui mettent davantage l’emphase sur l’aspect social. Ils pensent que le plus important est de réapprendre aux enfants les valeurs, l’éthique, les codes sociaux, et qu’il faut leur redonner des repères qui ont été perdus – bafoués. Et enfin, vient celle des formateurs. Ceux-ci abordent la chose sous un autre angle. Pour eux, il faut surtout former les enfants, les instruire par la pratique. Il faut les préparer à leur vie professionnelle future. Sont mis en place les stages en entreprise à l’âge de 13 ans, la préparation au permis de conduire dès 12 ans, la méthode Montessori pour les touts petits…etc.

Mais alors quelle est la meilleure méthode pour les jeunes afrodescendants ? Eh bien, je vais vous surprendre en vous disant que l’africain appliquait et applique encore dans certains peuples, toutes ces méthodes réunies en une : l’initiation. Pratiquée dans des sociétés de compétences (société de pêcheurs, de soignants, de conteurs, de bûcherons, de philosophes, de guerriers…) régies par des classes hiérarchiques, les enfants apprenaient auprès de maîtres et pratiquaient les savoirs. Les codes sociaux, les repères familiaux, le respect de la hiérarchie leur donnaient le cadre éducatif. Les savoirs transmis par l’exemple et la voie orale étaient leurs leçons. Ils lisaient les symboles. Ils devaient retenir et répéter les mots, comprendre les proverbes et les reproduire par l’écriture graphique, artistique. Les filles ensemble, les garçons ensemble, tous évoluaient dans la transmission des valeurs éthiques et culturelles. Les enfants, selon leurs dispositions et pour les besoins d’une société voisine, étaient envoyés pour aider tout en apprenant. Ainsi, la diversité de compétences dans un clan l’enrichissait et la pérennité de celui-ci était assurée. La vie d’un africain était ponctuée d’initiations depuis son jeune âge. Et à chaque phase de sa croissance physique, mentale et sociale, il relevait le défi de son parcours passé pour se démontrer sa nouvelle aptitude et sa maturité et officialiser auprès de son entourage son nouveau rang. Il s’agit de rites de passage. L’initiation permet le développement personnel. Elle rend autonome. Elle est écologique et enseigne les sciences de la Nature. Elle transmet les dogmes par les traditions. Elle prend en compte les sciences physiques et métaphysiques. Elle permet de régler les différends. Elle assure l’ordre dans la communauté. Elle développe les sens profonds tels que la clair-voyance, la clair-audience, le clair-ressenti et les autres. Et elle pousse au dépassement de soi. Mais pour ce faire, elle impose l’engagement, le principe du secret, la graduation, l’épreuve et l’investiture.

L’initiation est-elle possible dans ce monde capitaliste « moderne » ? Nos enfants doivent être formés pour être des élites dans leur milieu et même dans ce système capitaliste moderne. Plusieurs noirs ont déjà prouvé leur grande capacité dans ce système : des inventeurs, des penseurs, des sportifs, des artistes, des militaires, des intellectuels… Ils ont su se faire remarquer et ont été placés, grâce à leur persévérance, à des niveaux de reconnaissance sociale et d’honneur. C’est donc possible. C’est pourquoi, nos enfants doivent aussi faire valoir leurs spécificités, pour maintenant rendre faisable une nouvelle civilisation, en imposant un système constructif au système destructif actuel. La situation doit être renversée pour être remplacée par le cycle de la réparation, de la guérison, de la construction. L’hiver est passé, c’est le temps du printemps. La neige a fondu, les bourgeons verdoyants apparaissent. C’est donc par l’initiation que nous y arriverons. Les sociétés ne sont peut-être pas formées mais les individus les constituant sont bien là. Ils peuvent par le moyen des nouvelles technologies transmettre leur savoir afin d’en faire profiter la jeunesse. Un cadre éducatif concret peut être placé grâce à l’univers du web. Des connaissances techniques disposant un esprit d’entreprenariat, peuvent être apportées dès le jeune âge afin de favoriser une autonomie économique. La mise en place des repères identitaires déjà bien enclenchée à travers les poupées noires, les cahiers et livres de jeunesse doit être répandue. La réhabilitation des personnages, de leurs histoires, des lieux géographiques et objets de valeur, rendue effective grâce au numérique. Et ce, à la portée de tous, puisqu’internet est globalement accessible dans toutes les grandes et moyennes villes du monde. Les écoles panafricaines et les parents peuvent organiser et encadrer la pratique des savoirs selon les recommandations des maîtres, ainsi que les moments d’épreuves. Ce programme initiatique unique et loin d’être illusoire, est le plus adapté à notre situation, à notre identité et au temps dans lequel nous vivons afin que chaque enfant, chaque jeune bénéficie des moyens qui leur permettront d’avancer vers l’accomplissement de leur mission de vie.

La pédagogie Sarauniya Joan : « L’initiation moderne »

-un agrément-

« La pédagogie est la science de l’éducation des enfants. Elle désigne l’art de transmettre une compétence. Elle rassemble les méthodes et pratiques d’enseignement requises pour transmettre un savoir, un savoir-faire , un savoir-être. »

La pédagogie Sarauniya Joan est du registre de « l’ethno-éducation » des enfants noirs, visant à conserver leur patrimoine culturel, favoriser leur ouverture au monde et permettre leur réappropriation d’estime d’eux-mêmes. Elle a pour fondement la méthode de l’apprentissage par l’utile, héritage direct des diverses structures sociétales des peuples afro continentaux et diasporiques. Elle se caractérise par la pratique des rites de passages réadaptés aux sociétés « modernes » où évoluent la diaspora africaine.

Cliquez sur ce lien pour consulter gratuitement la description générale de la pédagogie Sarauniya Joan : https://drive.google.com/file/d/1HvzqKu7KPCuL-gcVzZSPlDBPonlSwapK/view?usp=drive_link